Risque de cancer du sein et nombre de cycles menstruels
Un nombre élevé de cycles menstruels avant une première grossesse menée à terme, et également tout au long de la vie, sont deux facteurs de risque de cancer du sein qu’a identifiés l’étude E3N.
Les données E3N
Les femmes sans enfant ont un risque de cancer du sein plus élevé que les femmes qui en ont eu. Chaque grossesse diminue le risque, et ce, d’autant plus que la grossesse survient tôt. Le risque est augmenté par une puberté précoce ainsi que par une ménopause tardive.
Ces résultats nous ont incités à prendre en compte l’ensemble des événements hormonaux, avant une première grossesse et tout au long de la vie. En tenant compte de l’âge aux premières règles, de l’âge de la régularité des cycles, de leur périodicité, du nombre de grossesses, de l’allaitement, de la prise de contraceptifs oraux et de l’âge de la ménopause, nous avons pu estimer le nombre de cycles menstruels sur toute une vie de la cohorte E3N.
Le risque s’élève avec le nombre de cycles
Et nous avons fait deux constats. Plus le nombre de cycles avant une première grossesse est grand, plus le risque de cancer du sein est élevé. Deuxième résultat de l’étude, le risque est surtout significativement augmenté quand le nombre de cycles menstruels sur toute une vie est important.
C’est ainsi qu’entre un nombre plancher de cycles, moins de 402 (équivalent à 31 années de cycles de 28 jours), et un nombre plafond, plus de 521 (équivalent à 40 années de cycles de 28 jours), le risque de cancer du sein croît régulièrement.
Le risque est fonction de l’imprégnation hormonale
Manifestement, les hormones ovariennes influencent le risque de cancer du sein. Des règles précoces ont par ailleurs été reconnues comme un facteur de risque et, à l’inverse, des règles interrompues prématurément par une ménopause précoce ou par une ovariectomie se révèlent être un facteur protecteur.
Cependant, les autres paramètres qui déterminent une imprégnation hormonale plus ou moins forte, comme l'âge de régularité des cycles, leur périodicité, les temps de grossesse, d'allaitement… et leurs effets sur le risque de cancer du sein, avaient jusqu'ici été considérés isolément. L'effet observé sur le risque de cancer du sein nous permet de confirmer l'importance de l'imprégnation hormonale, tant avant une première grossesse que tout au long de la vie.
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