Projet de recherche "La vie après cancer"

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Depuis 2016, grâce au financement de la Fondation ARC pour la Recherche sur le Cancer en partenariat avec l’Institut National du Cancer (INCa), nous sommes en mesure de développer un nouveau programme de recherche qui concerne « La vie après cancer ».

Le but de ce programme est de collecter un grand nombre d’informations et d’élargir ainsi le niveau de connaissances sur le sujet. Cela contribuera à améliorer la qualité de vie des survivants et à aider les pouvoirs publics à développer une démarche de prévention tertiaire adaptée, en cancérologie. Le rôle de cette prévention, une fois la maladie installée, est, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, de « diminuer la prévalence des incapacités chroniques ou des récidives dans une population », donc, de réduire les complications, invalidités ou rechutes consécutives à la maladie.

Il est connu que les personnes qui ont déjà eu un cancer, sont plus à risque de développer un second cancer que les personnes n’ayant jamais eu de cancer et que ce risque s’élève à environ 36 %. Les scientifiques ont également suggéré que les comportements de santé adoptés après un premier cancer pouvaient avoir un impact considérable sur la survie à long terme, le risque de récidive et le risque de second cancer ou de comorbidités. Nous faisons référence ici aux comportements de santé positifs préconisés en santé publique, comme l’arrêt du tabagisme et de la consommation d’alcool, la consommation d’au moins cinq fruits et légumes par jour, avoir une activité physique régulière et garder un poids « santé ». Avec ce nouvel axe de recherche, nous voulons aller encore plus loin : analyser d’autres comportements et identifier les freins ou leviers des changements de comportements après un diagnostic de cancer.

Dans ce contexte, nous proposons un programme de recherche complexe, avec le recueil de nombreuses données, à l’aide d’un questionnaire papier créé spécifiquement et administré aux femmes E3N, survivantes d’un premier cancer.

Ce questionnaire est structuré en 4 parties :

  1. La première partie est consacrée aux principaux traitements suivis par les personnes ayant eu un cancer (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie et/ou immunothérapie), leur durée et les séquelles à long terme de ces traitements, les hospitalisations et autres soins reçus. Le but est aussi d'enregistrer tous les événements cancéreux diagnostiqués après un premier cancer, y compris la récidive locale, les métastases à distance et un second cancer, afin d'étudier la survie sans récidive, le risque de récidive et le risque de deuxième cancer.

  2. La deuxième partie est centrée sur l'environnement territorial et social (lieu de résidence, niveau de scolarité, profession, revenu, état civil, nombre d'enfants, personnes à charge) dans l'année précédant le diagnostic du premier cancer, et les évolutions possibles enregistrées après le diagnostic (des éventuels changements, comme le lieu de résidence, l'état matrimonial, la vie professionnelle et la situation financière) et leurs possibles conséquences sur la vie de ces personnes.

  3. La troisième partie comprend des questions concernant les comportements de santé au cours de l'année précédant le diagnostic du cancer et les changements de comportements après le diagnostic (tabagisme, consommation d'alcool, alimentation, prise de compléments alimentaires et autres médications, activité physique, sédentarité, surpoids, exposition solaire et utilisation de cabines de bronzage), qui peuvent avoir un impact sur la survie sans récidive, le risque de récidive ou de second cancer.

  4. La dernière partie inclut des échelles psychométriques internationalement utilisées en psycho-oncologie :
    • La qualité de vie des survivants du cancer (Questionnaire « EORTC QLQ-C30 v.3 ») ;
    • Le développement post-traumatique (Questionnaire « PTGI ») ;
    • L'échelle d'anxiété et de dépression hospitalière (Questionnaire « HADS ») ;
    • L'échelle multidimensionnelle de soutien social perçu (Questionnaire « MSPSS »).
    Ces échelles ont une grande importance dans l’évaluation de la qualité de vie (en général diminuée, suite à un cancer), du niveau d’anxiété et de dépression (généralement augmentés suite à la maladie) et leurs multiples impacts sur les personnes affectées.

Ce questionnaire a été envoyé à 5 000 femmes E3N au début du mois d’octobre 2020. Les premiers résultats seront attendus au courant de l’année 2022, après un long travail d’analyse et synthèse des réponses reçues.