Relation entre vitamine D et risque de cancer du sein

VitamineD_Sources

Les femmes dont le taux sanguin de vitamine D est suffisant auraient un risque réduit de développer un cancer du sein par rapport aux femmes carencées. Explications.

La vitamine D

Plusieurs études ont montré que la vitamine D joue un rôle bénéfique sur le cancer du sein. Synthétisée grâce à l’exposition solaire ou apportée via l’alimentation, la vitamine D subit plusieurs transformations dans l’organisme avant de développer des propriétés anticancéreuses. Elle est d’abord modifiée par le foie, sous le contrôle étroit du calcium et de certaines hormones, avant d’être transformée en une forme biologique active via le rein ou des tissus périphériques comme le sein.

Les chercheurs savent d’ores et déjà que la vitamine D agit sur l’activité de plus de 200 gènes, dont certains sont impliqués dans le développement du cancer. Ainsi, la vitamine D sérique participe au blocage du cycle de multiplication des cellules qui freine le processus cancéreux.

Un risque moindre associé à un taux sanguin en vitamine D suffisant

La concentration de vitamine D sérique est-elle associée au risque de développer un cancer du sein ? Pour répondre à cette question, l’équipe E3N a effectué une étude sur 1 908 femmes ayant fourni un prélèvement de sang entre 1994 et 1998, dont 636 ont ultérieurement développé la maladie. Outre le taux de vitamine D dans le sang, les taux de calcium, d’hormones et d’albumine ont été mesurés de façon à isoler l’effet propre de la vitamine D des effets d’autres paramètres biologiques.

Résultat : les femmes avec un taux sanguin de vitamine D supérieur à 30 nanogrammes par millilitre (ng/mL) avaient un risque de développer un cancer du sein diminué de 27 % par rapport aux femmes dont le taux sanguin de vitamine D était inférieur à 20 ng/mL.

Les Françaises sont carencées

Autre résultat de l’étude E3N sur la vitamine D : 75 % des femmes de la cohorte présentaient une insuffisance en vitamine D, avec un taux sérique inférieur à 30 ng/mL. 37 % de ces femmes affichaient même des taux inférieurs à 20 ng/mL, et étaient donc carencées. Cela confirme que l’alimentation des Françaises n’est pas assez riche en vitamine D et que l’exposition solaire est insuffisante.

Ce seuil de 30 ng/mL établi par les biologistes n’est pas une valeur prise au hasard. Il correspond à une valeur de référence reliée à d’autres bienfaits de cette vitamine sur l’organisme. En effet, la vitamine D est nécessaire à l’équilibre osseux, car elle permet de mieux assimiler et de fixer le calcium sur les os.

On estime qu’une prise quotidienne de 2 000 UI (Unité Internationale) est nécessaire pour élever sa vitamine D sanguine de 10 ng/mL à 30 ng/mL.

Principales sources alimentaires de vitamine D
  Dose pour 100g d’aliment consommé
Huile de foie de morue 400 à 1000 UI pour une cuillère à café
Champignons "Shitake" séchés 1600 UI
Saumon sauvage cru 600 à 1000 UI
Saumon fumé 300 0 600 UI
Sardines fumées 300 UI
Maquereau fumé 250 UI
Thon fumé 230 UI
Saumon d'élevage cru 100 à 250 UI
Champignons de Paris crus 100 UI
Jaune d'oeuf 20 UI par unité

Conclusion

La relation trouvée entre le taux de vitamine D et le risque de développer un cancer du sein a été clairement mise en évidence pour les femmes de moins de 53 ans. Cependant, chez les femmes plus âgées, cette relation se brouille. Y-a-t-il un facteur qui masque ce résultat ? De nouvelles études E3N permettront peut-être de répondre à cette question.

Pour en savoir plus :

Engel P, Fagherazzi G, Boutten A, Dupré T, Mesrine S, Boutron-Ruault MC, Clavel-Chapelon F. Serum 25(OH) vitamin D and risk of breast cancer: a nested case-control study from the French E3N cohort. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2010 Sep;19(9):2341-50.