Poids et cancer du sein : des liaisons dangereuses, y compris pour les plus minces
« De 7 % à 41 % de la charge de certains cancers sont attribuables au surpoids et à l’obésité », indique l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Il s’avère que la relation entre poids et cancer est complexe et qu’elle ne peut être résumée à une augmentation du risque liée au surpoids. La corpulence selon l’âge et la forme de la silhouette jouent notamment un rôle. Des données de la cohorte E3N se penchent sur le cancer du sein.
Cancer du sein : éviter un poids trop faible ou trop élevé
Des données sur plus de 60 000 femmes de la cohorte E3N ont permis d’établir une corrélation entre l’IMC et le risque de développer un cancer du sein hormono-dépendant avant et après la ménopause. Avant la ménopause, il s’avère qu’un IMC élevé est protecteur. Après la ménopause, la tendance s’inverse et une corpulence trop importante devient alors un facteur de risque.
Une première conclusion s’impose : la relation entre le poids et le risque de développer un cancer n’est pas linéaire au cours de la vie. La meilleure attitude à adopter est ainsi de maintenir son indice de masse corporelle dans une fourchette médiane, à savoir entre 18,5 et 25 kg/m². L’extrême minceur n’est pas à conseiller !
L’influence du tour de hanche
À IMC équivalent, la répartition de la matière grasse diffère d’une femme à l’autre. Parmi les paramètres qui régissent nos silhouettes, le patrimoine génétique et le mode de vie ont leur importance. Si le tour de taille a longtemps été un facteur investi par les scientifiques, la cohorte E3N a montré l’impact du tour de hanche sur le risque de développer un cancer du sein, différent de celui de la rondeur de nos ventres. Ainsi, avant la ménopause, les femmes présentant un tour de hanche important (supérieur à 1 m) ont un risque de développer un cancer du sein non hormono-dépendant trois fois plus élevé que celles dont le tour de hanche n’excède pas 93 cm.
Ces données seront utiles aux biologistes pour comprendre les mécanismes de la carcinogenèse, un tour de hanche conséquent étant corrélé à un taux sanguin élevé de leptine, l’hormone de la satiété.
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