Mélanome et maladies gynécologiques
L’équipe E3N a souhaité rechercher si le mélanome était lié à des facteurs hormonaux et, en particulier, étudier la relation entre le risque de mélanome et un antécédent de maladie gynécologique bénigne (telle que kyste ovarien, endométriose, fibrome, polype utérin, adénome/fibroadénome du sein et maladie fibrokystique du sein).
En 2007, les données de 91 965 femmes ont été analysées ; 363 cas de mélanome ont été diagnostiqués durant les 12 années de suivi (1990-2002).
Le risque de mélanome était significativement plus élevé chez les femmes qui avaient un antécédent d’endométriose (RR = 1,62) que chez celles qui n’en avaient pas. De même, une augmentation du risque de mélanome a été observée parmi les femmes ayant eu un fibrome (RR = 1,33) comparées à celles qui n’en avaient pas eu. Pour les autres maladies gynécologiques bénignes, aucune relation significative avec le risque de mélanome n’a été mise en évidence.
En 2017, l’équipe a approfondi ces relations en montrant un risque de cancers cutanés accru de 28 % chez les femmes ayant un antécédent d’endométriose, dans une étude incluant un suivi plus important (21 ans contre 12 ans). Cette association était majoritairement due à l’association avec le mélanome (risque accru de 64 %), l’augmentation de risque des carcinomes cutanés étant plus modeste (carcinome basocellulaire : 16 % ; carcinome spinocellulaire : 21 %).
D’autres études sont nécessaires pour expliquer le mécanisme sous-jacent aux associations trouvées entre l’endométriose et le fibrome et le risque de mélanome. Le lien entre fibrome et mélanome n’ayant pas encore été décrit dans d’autres études, il nécessite de plus amples investigations pour être confirmé.
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