Endométriose : un problème de taille ?
Par le passé, plusieurs études ont suggéré que la maladie était plus fréquente chez les femmes grandes et minces. L'étude E3N a exploré cette question.
Dans les questionnaires E3N, les femmes ont indiqué leur taille, leur poids et leurs mensurations. Elles ont également choisi la silhouette qui les reflétait le mieux, à 8 ans, à la puberté et à différentes périodes de l’âge adulte. Il leur a même été demandé de mesurer leur taille, assise sur un siège dont la hauteur été précisée, ceci permettant d’évaluer la longueur de leur buste. Au total, 61 208 femmes ont été retenues pour cette étude qui cherchait des corrélations entre les mesures anthropométriques, leur évolution dans le temps et le risque d’être atteinte d’endométriose.
E3N confirme, tout en l’affinant, cette observation : le risque d’endométriose est plus grand lorsque la longueur du buste (et non des jambes) est élevée. Explications : un buste long refléterait une poussée de croissance très forte à la puberté, liée à des taux d’hormones importants ; alors que la longueur des jambes, qui témoignerait plutôt d’une croissance avant la puberté, liée à l’alimentation et à l’exposition aux infections dans l’enfance, serait sans aucune incidence sur le risque d’endométriose.
Ces résultats suggèrent qu’il existe une corrélation entre une exposition hormonale importante au moment de la puberté et le risque d’endométriose. D’ailleurs, à l’inverse, l’étude E3N note que les femmes de silhouette « large » à l’âge de 8 ans et à la puberté présentent un risque moindre de développer la maladie. D’un point de vue hormonal, leur excès précoce d’adiposité est réputé associé à une plus grande fréquence de cycles anovulatoires (c’est-à-dire ne produisant pas d’ovulation), donc à une moindre exposition hormonale.
Pour en savoir plus :