Hormones et mélanome

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Il existerait un lien entre l’âge de la puberté et le risque de mélanome, les femmes dont l’exposition aux hormones ovariennes est réduite auraient un risque plus faible de mélanome.

Des taches brunes sur le visage, une ligne foncée et verticale sur le ventre. Au cours de leurs grossesses, certaines femmes voient leur peau se colorer. Ces manifestations passagères sont liées à l’action des hormones ovariennes (œstrogène et progestérone) sur les mélanocytes, les cellules qui contiennent les pigments qui donnent la couleur bronzée à la peau. Ces cellules sont aussi le lieu de naissance des mélanomes.

Exposition aux hormones ovariennes

En 2011, l’équipe a analysé les liens entre hormones et risque de mélanome dans une étude dans laquelle 460 cas de mélanome ont été diagnostiqués entre 1990 et 2005.

Le risque de cancer était plus faible pour les femmes dont les premières règles étaient arrivées tard (15 ans ou plus) et/ou qui étaient ménopausées tôt (47 ans ou moins). Les femmes dont la période reproductive (de la puberté à la ménopause) était inférieure à 33 ans avaient ainsi un risque diminué de 50 % environ de développer un mélanome comparé à celles ayant une durée supérieure à 39 ans.

Le risque serait donc plus faible chez les femmes moins exposées aux hormones ovariennes.

L'influence de l'âge à la puberté

L’étude E3N a montré l’influence de l’âge des premières règles dans la survenue du cancer du sein. C’est aussi le cas pour le mélanome : plus les premières règles arrivent tard (15 ans ou plus), plus le risque de développer un mélanome est faible. Ce résultat est à souligner dans la mesure où l’âge moyen aux premières règles a diminué de plus de trois ans en deux siècles. Cette diminution est attribuée à l’amélioration de l’alimentation, et donc à l’augmentation de la vitesse de croissance des enfants en taille et en poids. En effet, on sait que la puberté ne se déclenche qu’au-delà d’une certaine masse grasse (productrice de leptine qui active les neurones commandant le fonctionnement ovarien).

 

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L’influence de la taille et de la silhouette

En 2014, nous avons également montré que les femmes ayant une taille plus élevée (≥164 vs. <160 cm) ou un ratio taille assise/taille totale plus élevé (≥ 0.533 vs. <0.518) étaient à risque accru de mélanome, tandis que celles ayant une silhouette large au moment de la puberté avaient un risque plus faible que celles ayant une silhouette maigre. Cette étude est la première à avoir exploré les composants de la taille en relation avec le risque de mélanome ; ses résultats suggèrent une influence possible des taux péri-pubertaires de l’Insulin Growth Factor-1 (IGF-1), une hormone jouant un rôle dans la croissance (ratio taille assise/taille totale), ainsi qu’une association potentielle avec l’hyperinsulinémie, des cycles anovulatoires, ou une exposition précoce aux hormones sexuelles (silhouette large à la puberté).

 

Pour en savoir plus :

Kvaskoff M, Bijon A, Mesrine S, Boutron-Ruault MC, Clavel-Chapelon F. Cutaneous Melanoma and Endogenous Hormonal Factors: A Large French Prospective Study. Am J Epidemiol. 2011 May 15;173(10):1192-202.

Kvaskoff M, Bijon A, Mesrine S, Vilier A, Clavel-Chapelon F, Boutron-Ruault MC. Anthropometric features and cutaneous melanoma risk: a prospective cohort study in French women. Cancer Epidemiol. 2014 Aug;38(4):357-63.